Je vous recommande vivement d'aller faire un tour à la bibliothèque de Colmar, l'expo est intéressante, le travail de Michel Cornu est superbe et le lieu carrémentt magique.
Pages de Pierre
La bibliothèque Municipale de Colmar expose « Pages de Pierre » de Michel Cornu : un ensemble de différents formats, grands rectangles allongés, verticaux, d’autres, plus monumentaux, mais aussi des carnets de croquis aux pages couvertes d’esquisses vierges et de traces originelles. Le cadre, les vieux bâtiments adossé à l’église des Dominicains et surtout le cloître, forment un écrin où les œuvres prennent une nouvelle dimension, plus ouverte, plus aérienne ainsi qu’une résonnance particulière. 

L’artiste, originaire de Moselle s’est installé en Alsace depuis une vingtaine d’années. S’il est présent régulièrement à l’étranger, de l’Allemagne au Japon, et dans les grands salons internationaux d’art contemporain (Paris, Bruxelles, Strasbourg, Nîmes, Francfort, Karslruhe…), il travaille cependant toujours avec le taille-doucier Rémy Bucciali, avec lequel la relation de travail a pris des airs de complicité créative et fructueuse, leur collaboration aboutissant régulièrement à l’édition de gravures en aquatinte et en taille douce. Un ensemble de travaux a d’ailleurs fait l’objet d’une exposition en juillet dernier à l’atelier de la rue des Jardins à Colmar : « 32 variations » constitue un ensemble décliné à partir de l’impression de plusieurs plaques, permettant, par le truchement des assemblages et des jeux de couleurs, la création de pièces dont chacune portait ses propres spécificités. L’ensemble, à la ligne épurée reflétant une dynamique interne puissante, reflétait une inspiration riche et sereine, d’une indéniable qualité plastique.

« Pages de Pierre » est organisée en deux parties, l’une au premier étage de la bibliothèque, l’autre dans le cloître et regroupe des œuvres des deux dernières années. La partie à l’étage présente onze gravures de moyen format mais aussi trois vitrines présentant onze carnets de travail et trois plaques de cuivre. Ils permettent d’appréhender le cheminement de l’artiste, du premier jet esquissé jusqu’à sa transcription sur le papier, par le truchement de la gravure et de l’impression. Les carnets de croquis, on pourrait les appeler aussi d’esquisses ou de recherche, traduisent le bouillonnement de l’esprit, les tentatives de traduction et de transcription sensible. Réalisés majoritairement à l’aquarelle et à l’encre, ils sont impressionnants d’énergie et de créativité. On y retrouve quelques figures identifiables, comme ces mendiants décharnés mais aussi les embryons des productions non-figuratives plus achevées. Les coups de pinceaux sont parfois nerveux comme des crayonnés, les surfaces de couleur font vibrer les pages.
Dans le cloître, le visiteur est d’emblée saisi par la quiétude du lieu. Le cheminement y est imposé par l’architecture, la découverte suivant le tracé du déambulatoire. Chaque travée nous y offre un nouveau point de vue, tant sur les œuvres accrochées sur le mur proche que sur celles suspendues de l’autre côté du jardin, nous suggérant d’emblée cette double vision. On y découvre ainsi quarante-cinq pièces de grand format ainsi que deux vitrines contenant sept carnets de croquis. L’accrochage a visiblement fait l’attention d’un soin tout particulier. Les œuvres longues font ici écho aux colonnades de pierre, tout en opposant la souplesse de la ligne à la rigidité du grès, dans un dialogue visuel permanent. La palette des couleurs va du gris aux bruns sombres, voire argentés, tout en passant par des noirs d’une profondeur vertigineuse et quelques bleus éclatants, comme des trouées de ciel outremer dans un paysage d’orage. Il y a là comme un mariage naturel de tons, une magie issue de la rencontre de deux mondes, celui du papier et de la pierre. Michel Cornu expose des dessins, peintures et gravures de grand format. Quatre arcades ont fait l’objet d’un traitement particulier, l’artiste y ayant suspendu ses créations, rendant ainsi visibles leurs deux faces et y ajoutant la dimension de la transparence.

Au travers d’une certaine économie de la couleur et d’une apparente liberté de la forme, qui génère en réalité une contrainte forte, Michel Cornu donne naissance à des œuvres puissantes dont on perçoit la complexité et la lente gestation. Le jeu de diffusion de la couleur sur le papier fonctionne tantôt comme l’irisation d’une encre sur un support mouillé, tantôt avec l’exacte précision de l’impression. Les formes longilignes, ectoplasmiques et indécises, se développent sur des fonds souvent monochromes ou du moins sur une palette resserrée, donnant naissance à des œuvres intenses exprimant une recherche permanente sur tous les plans, mais posent également les éléments d’une grande maturité. « Pages de Pierre » fonctionne comme un double écho, entre la fragilité de la feuille de papier et la puissance de la presse, entre le travail contemporain abstrait et un bâtiment ancien. Ces résonnances se transmettent au visiteur, le plongeant dans un univers autant calme que tumultueux, chargé d’émotion, où s’exprime à la fois la force créatrice et la quiétude de l’équilibre. 

Michel Cornu nous offre à découvrir une exposition riche et dense, allant au-delà de l’anecdote, s’inscrivant dans un cheminement certain et développant une grande énergie poétique. Ne pas la voir serait se priver d’un grand moment.
L’exposition « Pages de Pierre » est visible encore jusqu’au samedi 18 septembre, Michel Cornu la clôturera par une visite commentée le dernier jour, à 14 h 30.
D’emblée c’est David Hardy, dit le Suisse-Marocain (ci-dessus), qui nous accueille dans le hall d’entrée avec « Forget the 20th Century Misery, Enjoy the 21st Century Misery » (technique mixte sur carte géogaphique cousue sur tissu, 2005-2006) et nous donne d’emblée le ton et le caractère foisonnant de l’exposition. On retrouve dans la première salle une installation de cet artiste « Airline Suisse Marocain » (matériaux divers, bois et textile, 1999-2001), l’avion reprenant symboliquement le thème du vent et du déplacement, cœur de l’exposition.
Enfin « Männerwald » (tempera, pastel, craie colorée, poudre de bronze sur panneaux colorés, 1967) (photo ci-après) nous emporte dans le monde de Hap Grieshaber (1909-1981), marqué par une énergie primitiviste saisissante. Celui –ci fut un temps l’assistant de Baumeister dans les années trente. Ce travail nous a marqué par sa monumentalité et sa force expressive.
Pour sa cinquième grande exposition, le Musée Würth a joué une carte ambitieuse et pointue. « Paris-Karlsruhe-Berlin, Vents d’Est et d’Ouest » est d’une très belle richesse et d’une surprenante densité. On y retrouve de grands noms, mais aussi d’autres, moins connus. Elle nécessite d’être vue et revue, visitée et revisitée, tant les liens qui y sont tissés sont nombreux, tant la surprise qui nous y attend est fréquente. Le Musée Würth la présente jusqu’au 9 janvier prochain, nous laissant ce temps précieux, nécessaire à la découverte et propice à l’émotion.
En plus de la théière, on distinguait vaguement une construction en forme de pagode, la voici vue de plus près...
Mais ce qui encore plus kitsch, c'est cette sculpture...




Au bout de quelques minutes est arrivé le propriétaire de la parcelle. D'une extrême gentillesse, il nous a expliqué dans le détail la manière d'effectuer les différentes cueillettes.
Les théiers poussent au milieu des arbres, avec des fougères et d'autres plantes. 
Les théiers ont plusieurs couleurs de feuilles, allant du vert clair au vert sombre, voire brun-rouge.
La présence des insectes et des fruits sur les théiers témoigne de la bonne santé de la parcelle et du non-usage d'insecticides et de désherbants.

Voici ma dernière trouvaille : une jolie petite boîte de 50 grammes, éditée par la maison Messmer, à l'occasion d'un jubilé. Sa forme, cylindrique, et la petite boule qui surmonte le couvercle, nous font penser à la forme d'un moulin à prière. Dimensions : diamètre 8,8 cm, hauteur totale 7,8 cm.
De dominante rouge pour le fond, les autres couleurs utilisées pour le décor sont le noir et le doré.
Le décor est construit autour d'idéogrammes (sur le couvercle et les côtés) et de trois illustrations latérales : une japonaise en kimono portant une tasse de thé, entourée d'un bonsaï à sa gauche et de bambous sur sa droite. Ces représentations sont stylisées et sont de l'ordre du cliché, d'autant plus que les inscriptions sur la boîte nous indiquent qu'elle contenait un mélange de thés de Ceylan et de Darjeeling ! Un comble !!! Les représentations de l'Extrême-Orient dans l'imaginaire occidental ont décidemment la vue dure...
L'inscription à l'intérieur du couvercle est la suivante : "Messmer Tee JUBILÄMS - MISCHUNG Diese Geschenkdose erhalten sie kostenlos und ohne Preisaufschlag dür deises dosenverpackung" (Thé Messmer Mélange du jubilé Cette boîte-cadeau vous est proposée gratuitement et sans augmentation de prix pour ce conditionnement).
