

Le thé et son univers, l'art sous différentes formes, l'écriture...







Depuis vingt-deux ans, le CEAAC sème et installe en Alsace des œuvres d’art contemporain, en secteur urbain ou en milieu rural, dans des lieux emblématiques mais aussi en d’autres plus retirés, plus discrets. On connaît bien sûr la « Ligne Indéterminée », sculpture monumentale de Bernard Venet à Strasbourg, place de Bordeaux, mais sans doute un peu moins « Sequoia Mirabilis » de Patrick Meyer (Niederbronn), Aqua de Katsuhito Nishikawa (Parc de Wesserling), « Trois Vitraux », de Lothar Quinte et Sibylle Wagner dans la chapelle de Champenay, ou d’autres encore disséminées dans les deux départements, posées comme autant de sentinelles, de bornes dessinant le chemin et traçant une trame invisible. C’est un travail de patience et de longue haleine qu’a initié le CEAAC, et ce qui était au départ un acte militant s’est petit à petit imposé jusqu’à devenir cette quasi-évidence de la présence d’œuvres d’art dans le paysage urbain et rural. Et cette dynamique s’étend : pour preuve la création toute récente de la Route de l’Art dans le Kochersberg, née d’une volonté de marquer le développement de la culture dans ce pays de traditions.
Découpée en deux panneaux séparés, cette œuvre est constituée par un assemblage de lettres en métal épais soudées entre elles, sans intervalles et sans ponctuation. L’ensemble est organisé en deux parties non alignées, de chaque côté d’un large couloir extérieur couvert menant à la médiathèque. La séparation entre les deux panneaux de texte ne tient pas compte des débuts et fins de mots, les lignes ne sont pas nécessairement complètes. L’œuvre est intégrée dans le bâtiment, dans une parfaite complémentarité, dans une proximité aussi qui nous la rend plus sensible et plus accessible.
A la manière d’une porte symbolique et initiatique, cette trace écrite de taille humaine accueille le visiteur et le lecteur venant à la médiathèque : des lettres alignées comme des livres sur des rayonnages. Comme un signal, comme un signe, comme un symbole, cette œuvre va bien au-delà de la fonction décorative. Elle parle d’elle-même, les mots disent tout, mais sans gravité ni lourdeur, invitant à la réflexion autant qu’à la lecture. La culture de l’essentiel est une invitation à réfléchir sur l’essentiel et l’inutile qui remplit la vie, un questionnement sur la trace laissée par une existence.

Les couleurs de la poésie
Le Musée Frieder Burda à Baden Baden présente, et ce jusqu’à la mi-novembre encore, une splendide rétrospective sur le travail du peintre espagnol Joan Miró. Une centaine d’œuvres, peintures, sculptures et céramiques, provenant de collections publiques et privées ont été ici réunies, permettant au spectateur d’appréhender la production d’un artiste culte du vingtième siècle, reconnaissable au premier coup d’œil, mais souvent mal connu cependant. Une occasion remarquable d’embrasser du regard et en une visite quelques six décennies de création.
Né en 1893 à Barcelone, Joan Miró est destiné par sa famille à suivre des études de commerce. Cependant, dés sa quatorzième année, le jeune homme s’inscrit aux cours d’une école de beaux arts et c’est à partir de 1911 que ses parents acceptent la volonté de leur fils de se consacrer à l’art. Très influencé par les impressionnistes, Cézanne, les Fauves et les symbolistes, il découvre Picasso au travers des décors des Ballets russes de Diaghilev à Barcelone en 1917. Sa première exposition se tiendra l’année suivante à la galerie Dalmau. Celle-ci est très mal accueillie par le public mais partiellement soutenue par le presse. En 1920 il part pour Paris est touché en plein par le dadaïsme et le cubisme. Il fait la connaissance d’Antonin Artaud, Georges Bataille et d’autres encore et se dégage doucement des conventions picturales. Il participe en 1925 à une exposition à la galerie Pierre (Paris) avec Giorgio de Chirico, Max Ernst, Paul Klee, Man Ray, André Masson et Picasso. Il fait partie du groupe des surréalistes, mais s’en détachera plus tard. En 1937, suite au bombardement de Guernica, il créé un timbre qui sera aussi tiré en affiche. Il est également retenu pour réaliser une peinture pour le pavillon de l’Espagne républicaine à l’Exposition Universelle de Paris.
La première grande rétrospective consacrée à Miró est organisée à New York au Museum of Modern Art fin 1941. Elle obtient un très vif succès et aura une influence marquée sur les peintres américains. Cette rétrospective lui apportera le rayonnement qu’il méritait et le propulse sur la scène artistique internationale. Miró commence ses premières sculptures en 1944 avec le céramiste Josep Llorens Artigas. Il expose à la galerie Maeght en 1948, année qui marquera son retour et sa reconnaissance par les milieux parisiens.
Il s’installe en 1956 à Palma de Majorque ou il fait construire son atelier. Les rétrospectives se suivent New york 1959, Paris 1962, Londres 1964, Madrid 1978... La première fondation Miró est ouverte en 1975 à Barcelone (une autre sera inaugurée à Palma de Majorque en 1992). Joan Miró meurt le 25 décembre 1983 à Majorque.
L’exposition est le fruit d’une formidable réunion de tableaux, sculptures et céramiques, issus de grandes collections publiques mais aussi du fonds privé de la famille de Miró. Le parcours est clair, bien structuré, et le bâtiment conçu par l’architecte Richard Meier se prête merveilleusement à cette peinture du soleil, à travers l’importance des surfaces vitrées orientées au sud. La force et la vibration de la couleur s’en trouvent renforcées, soulignant à l’envie la dimension poétique du travail de l’artiste catalan. Des premières toiles datant d’avant 1920 aux dernières sculptures de 1982, l’exposition suit une organisation chronologique. Le cheminement est naturel et la visite se déroule comme une promenade dans l’univers coloré du peintre. Dans ses toiles réalisées de 1924 à 1927, on est frappé par l’importance des champs de couleur, sur lesquels sont parsemés des signes intrigants, à la manière d’une partition sans portée. Correspondant à la période surréaliste, tant dans l’approche esthétique que dans les techniques utilisées pour les réaliser (automatismes, exploitation des rêves) elles annoncent déjà la suite de l’œuvre. L’artiste n’aura de cesse d’organiser ces éléments primordiaux dans un univers en construction permanente, confrontant sans relâche la réalité à sa sensibilité et son imagination
Miró aimait à observer les choses simples, les éléments de la nature mais aussi les objets du quotidien. Leur observation s’apparente chez lui quasiment à une méditation de travail. L’artiste cherchait la vie dans toute chose et l’immobilité déclenchait chez lui une formidable mise en mouvement, un élan créateur d’une rare densité. La photographie le montrant assis dans le jardin zen du temple Ryoan-ji de Kyoto, en 1966, est à cet effet assez significative. Laisser tomber le superflu, se dépouiller de l’inutile pour ne garder que l’essentiel.
Voilà ce qui pourrait constituer la trame de l’œuvre. Pas de surcharge, aller vers le dépouillement pour mieux dire. On comprend pourquoi Miró était aussi appelé le peintre de la poésie. On peut par ailleurs trouver l’influence de la calligraphie extrême orientale dans son œuvre, en particulier dans les signes dont il parsème ses toiles, et qui forment autant d’idéogrammes symboliques et secrets.
Parmi toutes les toiles exposées, plusieurs d’entre elles pourraient émerger et constituer des repères, à la manière de balises de repérage. « L’espoir du condamné à mort » (1974) nous semble être l’une des plus marquantes. L’engagement politique, le refus de la barbarie sont au cœur de ce triptyque qui fait suite à l’exécution le 2 mars 1974 d’un étudiant anarchiste Salvador Puig Antich. La puissance synthétique de ces trois tableaux est absolument saisissante. A travers une économie de moyens, un trait noir, une tache de couleur variant à chaque tableau, l’artiste illustre de manière expressive et symbolique la force dramatique de la condamnation, de l’injustice et de la révolte.
Le jeu de la mauvaise foi entraîne les protagonistes dans des échanges où s’opposent le besoin d’émancipation et la rigueur des mœurs, la quête de la liberté au poids des préjugés et de l’ambition. Dans tous les cas de figure, la vérité est toujours aménagée en fonction des besoins, le moralisateur l’arrangeant en justification de ses actes. Le compromis n’est jamais loin de la compromission. Au passage, Feydeau égratigne le pouvoir politique, s’interrogeant sur l’utilité de la présence des députés à la Chambre, et au-delà sur celle des maris dans leur chambre (conjugale).



N'oublions jamais que :
- loin des discours précieux des amateurs d'exotisme, le thé est d'abord un produit agricole
- les travaux d'entretien et de cueillette sont durs et exigent beaucoup d'énergie physique.
Lorsque nous mettons le nez au-dessus d'une tasse, notre première pensée pourrait aussi, de temps à autre, aller à tous ceux qui travaillent durement pour que ces feuilles arrivent jusqu'à nous. Je voulais ici leur rendre cet hommage.
Dimanche, grand soleil, journée consacrée au jardinage. Au programme : désherbage, préparation de la terre et repiquage des poireaux. Gourmandise : pommes, pêches des vignes et dernière série de fraises. En prime, une profusion de roses, d'hibiscus, de cosmos en mauve, bleu et orange, les eschscholtzia jaunes, les dahlias et les zinnia. Bref, le pied !
En fin d'après-midi, on décide de s'arrêter et de préparer un thé.



Samedi dernier, à la Robertsau, Robert Dale a oeuvré pour la défense d'un élément du patrimoine qui était voué à disparaître sous les dents de la voracité immobilière. Heureusement qu'un collectif "kartier nord" s'est interposé pour attirer l'attention sur un petit bijou d'architecture et le sauver de la destruction.

Robert Dale devant son tableau, enfilant ses gants de boxe.
Prochaines manifestations :
25 et 26 septembre : Joseph Kieffer (installation, photographie et objet explosif) et Isabelle Reff (atelier éphémère pour anagraphodromes).
9 et 10 octobre : Christophe Meyer (dessins marouflés) et Global Warning (saxo et percussions).
Plus d'infos sur http://kartiernord.canalblog.com
Nous avons découvert la splendide maison de thé que les établissements George Cannon ont inauguré à Paris, au 12 rue Notre-Dame-des-Champs dans le 6ème.
Nous en avons profité pour prendre une salade et un sandwiche-club avec un thé vert japonais, très bien préparé.


L'ambiance est recueillie, la sobriété du lieu invite à une belle pratique du thé, un endroit rare comme on les aime. Un lieu qui respire le thé et où le thé respire, sans emphase et sans snobisme. C'est superbe !


Joe Downing poursuit son travail d’exploration, et, à partir de 1964 se tourne vers un nouveau support : le cuir, peint puis cloué sur du bois. Il apprécie ce matériau peu commun dans la peinture pour sa stabilité et sa bonne tenue. Il lui apporte en outre une souplesse dans l’agencement de ses travaux et une forme de respiration, de détente presque, lorsque le labeur sur la toile appelle une alternative. Il créé ainsi une série de grandes pièces de bois recouvertes de cuirs peints ou non, à l’aspect totémique. A la même époque, il investit également d’autres supports : portes, volets, tuiles de terre cuite. L’exposition nous en propose plusieurs ainsi qu’un exceptionnel ensemble carreaux en terre cuite peints qui était maçonné dans sa demeure de Ménerbes. Pour permettre sa présentation, cet ensemble de carreaux à du être démonté puis reconstitué sur un cadre fixe. Dans ses dernières peintures des années 2000, il reste fidèle à son travail et poursuit son exploration de la couleur et de la lumière.
Une dernière petite salle montre un aspect méconnu du peintre : son goût pour la poésie. Dans les vitrines sont présentés les publications de plusieurs recueils de ses textes, comprenant, entre autres, des illustrations à l’aquarelle. Enfin, un petit film de 14 minutes réalisé par Claude Guibert en 2001 permet d’entendre Joe Downing parlant de son travail.


Ouvrir le sachet, verser dans la bouteille, fermer puis secouer dans tous les sens.

Honnêtement, le résultat n'est pas inoubliable, pour ne pas dire pas terrible du tout. C'est juste une boisson "goût thé vert", sans aucune ambition, sans aucun charme. Les amateurs de Japon et de chanoyu peuvent s'arracher les cheveux et Sen No Rikyu doit se retourner dans sa tombe.
Ca valait le coup d'être essayé, au moins par curiosité. Jusqu'où ira le marketing pour faire des affaires en exploitant la réputation du thé vert ?