30 janvier, il a neigé la nuit dernière, après une après-midi de pluie. Du coup, la montagne et la la forêt prennent une drôle d'allure. La vision est particulière, on a du mal a accommoder et la profondeur de champ est incertaine. Ca me fait penser à de vieux négatifs de photos...
Difficile de distinguer les arbres : tout semble à la fois précis et flou. Comme une encre qui aurait coulé sur un papier mouillé. Voilà qui me rappelle les peintures de Gao Xinjian (exposées au Musée Würth à Erstein, voir plus bas), avec des contrastes moins marqués, ou comme une image inversée, ou encore le négatif d'une photo.
(Ci-dessus "Ciel et terre" 2008.)
Un paysage comme une estampe, splendide...


Pour l'accompagner j'ai décidé de lui adjoindre une assiette creuse en grès et une drôle de théière de réserve en porcelaine, les deux étant des trouvailles que j'ai faites aux puces l'été dernier. La théière de réserve comporte une anse latérale, à la manière japonaise et est ouverte sur le dessus, comme un Kyushu. Elle comporte une inscription et un numéro (142 2) sur son socle. Avis aux amateurs...


Le thé est, bien sûr, sublime. Complexité des notes fruitées avec ce trait caractéristique des Wu Yi dans la gamme des agrumes chauds, sensation de fraîcheur, subtilité des notes boisées et grillées, on passe par tous les stades du ravissement.

Je me suis arrêté à cinq appels, mais je pense que j'aurais pu le pousser encore un peu. Ce sera pour la prochaine fois !
Sur un fond rouge orné d'arabesques fleuries, se détachent cinq tableaux. Ceui du couvercle est inscrit dans une frise circulaire et représente une femme japonaise de profil, portant une tasse (de thé sans doute). Sur la droite on distingue des inscriptions calligraphiées (vite, un traducteur !).
La face avant nous montre un homme pesant du thé à l'aide d'une balance à plateaux.



Sur le couvercle on aperçoit une japonaise portant un plateau sur lequel est posé un plat. Sur son chemin, elle croise une grue se détachant sur la pleine lune, un autre oiseau (difficile à identifier) est perché sur une branche au premier plan, à gauche.
La végétation du premier plan suggère le bord de l'eau. On y voit une japonaise en kimono puiser de l'eau dans un récipient (bouilloire ?) à l'aide d'une louche. Le couvercle porte une inscription calligraphiée. L'évocation nous renvoit à la pratique du chanoyu.
Sur la face suivante, à droite, on distingue un personnage de dos se détachant sur un fond rouge. Il porte un sabre, un parapluie et marche sous la pluie. Celle-ci est figurée à l'aide de traits droits, à la manière de Utugawa Hiroshige dans les "Cinquante trois relais de la route de Tokaïdo".
Le reste des décors est essentiellement végétal, avec un élément de poterie (vase ?) , quelques oiseaux (grue et d'autres non identifiés), une abeille et une chauve-souris.


L'une pouvait contenir 400 grammes, l'autre 200 grammes. La base de ces boîtes n'est pas carrée, chaque face comportant un galbe extérieur (arrondi).
Le couvercle est rond et s'ajuste sur un col vertical. Dimensions : grande boîte 10.5 x 10.5 x 16.5 cm, petite boîte 10.5 x 10.5 x 12 cm. Le décor du couvercle représente des fleurs qu'un papillon vient butiner. Les décors sont réalisés en cinq couleurs : noir, or, brun, argent et rouge. 




