
mardi 29 septembre 2009
Le pied...

lundi 21 septembre 2009
Petite adresse sympa




jeudi 17 septembre 2009
Charles Lapicque le dérangeur

Le dérangeur de génie
Le Musée Unterlinden de Colmar présente, jusqu'au 12 octobre encore, des peintures et dessins de Charles Lapicque. Une invitation à découvrir à travers une soixantaine de tableaux et une trentaine de dessins, l'œuvre d'un artiste méconnu, qui a traversé le vingtième siècle sans jamais être enfermé dans un courant dominant. Cette exposition est organisée conjointement avec le musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun et le musée de l’Abbaye Sainte-Croix aux Sables d’Olonne.

Charles Lapicque n'est pas le peintre d'un seul style. Il se démarque tout au long de son travail par un décalage constant, même si on reconnaît dans ses œuvres l'influence du Fauvisme, du Cubisme ou encore celle de peintres comme Henri Matisse, Raoul Dufy ou Nicolas de Staël, même si parfois il nous renvoie à l’Art Brut et aux Surréalistes. Sa peinture est à contrecourant : alors que dans les années quarante, l'abstraction domine, il revient à la figuration. Ses thèmes varient également, passant de la nature morte (les nappes) aux thèmes historiques classiques (les mythes de l’Antiquité), des scènes sportives (tennis et équitation) aux bords de mer et aux bateaux (il fut à partir de 1948 Peintre agréé de la Marine et le resta pendant une quinzaine d’années). Cependant si les sujets sont classiques, ils sont toujours traités dans un esprit d’avant-garde. Rejetant les formalismes, maniant sa palette et ses crayons avec humour, voire avec causticité, guidé par son goût de l’exploration issu de sa formation scientifique, curieux de tout mais enfermé nulle part, Charles Lapicque est un artiste hors-cadre. Se nourrissant de tout et testant sans relâche, il décale et déplace le regard, forçant le spectateur à la réflexion, le déstabilisant par ses questions. Il invite le spectateur à sortir des sentiers battus et à prendre des chemins de traverse, même si parfois on peut y croiser la route d’autres artistes. En fait, son incessant décalage le place en situation de précurseur, à la fois du Pop Art, du Nouveau Réalisme et de la Nouvelle Figuration.




Inclassable et de ce fait dérangeant, il est l’empêcheur-de-tourner-en-rond de la création artistique, ne se trouvant jamais là où on l’attend, surgissant ailleurs avec ses questions, avec son regard oblique, remettant en permanence le travail et sa réflexion sur l’ouvrage. L’évolution des courants artistiques n’a jamais été une rivière tranquille mais bien une succession d’avancées audacieuses et de ruptures fortes, Charles Lapicque est de ceux qui donnent des coups-de-pieds dans les fourmilières pour éviter que leurs sociétés ne s’y endorment. A travers ses propositions, passant de l’observation à sa transcription sensible, il interroge le sens du monde et observe inlassablement sa cohérence.

dimanche 13 septembre 2009
Van Gogh et Giacometti
Un sincha au pied de l'Ortenbourg





jeudi 10 septembre 2009
Petit matin de septembre
Prochainement à la Choucrouterie !
La Choucrouterie démarre la saison nouvelle avec « L’Alsace est morte, vive la crise », de et avec Patrice Muller, du 17 septembre au 11 octobre prochain. Une manière d’ouvrir le bal en calant dans l’actualité la danse des vieilles rengaines en isme : particularisme, régionalisme, alsacianisme et d’autres encore, mais sans tomber dans ces débats qui nous rappellent le siècle passé. L’Alsace vit maintenant au rythme du tram et du TGV, la mondialisation universalise la crise et les questions identitaires évoluent, malgré tout, passant de l’économie à la société et à la famille.
Patrice Muller, digne fils de Germain Muller et Dinah Faust, n’est pas tout à fait un inconnu au 20 de la rue St Louis puisqu’il a signé l’an passé quelques sketches de la Revue. Les plumes locales n’étant pas légion, il a ensuite été sollicité par la Chouc’ pour écrire une pièce en français, en rapport avec l’Alsace mais ne traitant pas nécessairement de son identité, comprenant une dose non négligeable d’humour, sans cependant tomber dans le style du cabaret satirique.
« L’Alsace est morte, vive la crise » propose, en une succession de quinze tableaux, de porter un regard oblique sur le quotidien, avec des questions inattendues, des réflexions qui dérangent, des remarques amenant le décalage. Si dans le titre, l’auteur affirme que l’Alsace est morte, c’est surtout pour affirmer que tout a été dit et redit sur la question régionale, sur l’identité et la culture et que ces domaines ont été maintes fois explorés. Il n’est donc pas indispensable de sortir les vielles histoires de la naphtaline et de se complaire dans des évocations nostalgiques d’un âge d’or révolu. La crise, par contre, est plus vivante que jamais. Touchant tous les domaines de la vie quotidienne, elle dérange nos certitudes et rend nos lendemains incertains. Dans la pièce, son rôle est celui du prétexte, du révélateur qui donne la couleur à la toile de fond, de la porte qui permet d’accéder à ces vies anonymes face à un environnement dont les règles évoluent trop vite.

Patrice Muller partage la scène avec Maud Galet-Lalande et Franck Lemaire, dans les rôles respectifs du père et de ses deux enfants. Ils incarnent ces destins face à un avenir aux contours flous et aux données perpétuellement en mouvement. Leur questionnement les renvoie vers les liens qui les unissent et les relations qui en découlent. La crise passe du plan économique à celui des rapports humains et sociaux, mettant en évidence leurs fragilités et soulignant leurs failles. Les décalages générationnels craquèlent le vernis familial et les fissures apparaissent, irrémédiablement.
Les trois comédiens interprètent plusieurs rôles, dans un jeu d’écriture qui les ramènent en-deçà de leurs personnages, projetant leurs propres vies dans cette trame mouvante, parfois irréelle. On y croise ainsi une institutrice, une chômeuse, un cosmonaute, un fou chantant, et tout ce beau monde se croise, se cherche, se perd, se retrouve… en bref, ça vit ! Cependant, même si le texte reste réaliste, il nous propose quelques rencontres improbables qui lui apportent la juste dose de poésie, la part de rêve qui rend tous les avenirs possibles. Le ton en est souvent fantaisiste voire ironique et drôle, mais les mots y conservent néanmoins leur part de gravité.
La scène de la Chouc’, avec la proximité qu’elle offre au public, promet là une pièce originale sortant des sentiers battus, riche en décalages et en émotions, où l’absurde côtoie le réel, avec humour et tendresse.
Pour aller sur le site de la Chouc' cliquez sur http://www.theatredelachouc.com/