Une troupe de 8 comédiens, soutenus par 5 musiciens, qui ont passé l'actualité au crible, l'aspergeant férocement d'un humour décapant ! Dans une alternance de sketches et de chansons, la joyeuse troupe nous a fait passer deux heures et demie inoubliable. Jeux de mots, humour, satire comique, toute la panoplie du très drôle a été déployée là.
Si vous pouvez y assister, n'hésitez pas une seconde, la revue scoute est jouée jusqu'à fin mars, mais ne traînez pas, plusieurs dates sont d'ores et déjà complètes, et pour cause. Le spectacle est de grande qualité, c'est géant !
Je vous livre déjà mon prochain article sur la Revue Scoute, à paraître dans Hebdoscope d'ici une semaine.
Casse-noisettes : la Crise
La Salle des Fêtes de Schiltigheim accueille, et ce jusqu’à la fin du mois de mars, la 25ème édition de la Revue Scoute. « Casse-Noisettes : I have a drame » se cale dans la droite ligne de l’aventure de la troupe et reste fidèle à son humour décapant, son esprit drôle et acide, bien ancré dans la caricature humaine et la satire politique. Le cru 2009 est excellent à tous points de vue, par le texte, la musique, la mise en scène et les costumes, sans oublier bien sûr les prestations des comédiens remontés à bloc, autant à l’aise dans leurs rôles que dans les improvisations lorsqu’elles s’imposent.
Trente ans de spectacle pour les Scouts(eh oui, déjà !), d’aucuns auraient pu croire que les sujets allaient s’épuiser à force d’être essorés, que le ressort comique allait perdre de son élasticité et s’écraser mollement... C’était compter sans cet incomparable sens de l’observation qu’ont développé les Scouts et sans les ressources fabuleuses du quotidien. Il s’agit peut-être bien là d’un cas spectaculaire de mutation génétique ? En tout état de cause, la comédie humaine, et particulièrement le monde politique, fournit à ces scrutateurs zélés une matière inépuisable, une source d’inspiration toujours fraîche et renouvelée, les pouvoirs, quels qu’ils soient, s’entêtant et s’acharnant visiblement à trouver de nouvelles formes pour commettre les mêmes erreurs. Voilà qui nous rappelle l’histoire de ce Sisyphe qui poussait un rocher vers le haut de la montagne…
Ici on écorche à tour de bras, pour notre plus grand plaisir ! L’actualité est dense et chaque jour nous apporte son lot d’incohérences. La crise, bien sûr, les querelles de nos hommes politiques locaux, et évidemment le pouvoir parisien.
D’emblée le ton est donné : des écureuils sont contaminés par des noisettes venues d’outre-Atlantique, la maladie de la finance infecte toutes les banques. La crise envahit tout : elle constitue l’un des fils conducteurs de la soirée, qui évoluera jusqu’à une véritable apothéose au cours de laquelle Denis Germain et Patricia Weller feront se lever et chanter tous les spectateurs, sans exception. Sur des airs populaires, ils dirigent un karaoké géant, avec des textes de leur cru, dénonçant cette crise qui frappe surtout les plus démunis et enrichit les très fortunés. Le lancement officiel de la crise est effectué par un couple suisse au cours d’une cérémonie officielle de présentation de toutes les délégations : celle des pauvres, des retraités, des commerçants, des traders (voués à se reconvertir en charcutiers–traideurs…), et des grosses fortunes. Une grande expérience de spectacle vivant !
Les élections municipales ont fourni nombre de sujets d’actualité. La lutte pour le contrôle de la mairie de Strasbourg en est une belle illustration. La caricature va bon train, personne n’est épargné, que ce soit Roland Ries, Robert Grossmann ou encore Catherine Trautmann. Tous les grands dossiers sont traités avec humour et dérision : les Comités de Quartier (COQ) qui veulent faire des voyages d’études au Japon (prononcé façon Weller cela donne Chapon…), l’extension de la ligne du tram jusqu’à Kehl (pour faire les courses à Aldi), la transformation de la verrière de la gare en serre aquatique (vu les infiltrations !). Sketch mémorable que celui des élus en quête de rebond de carrière, encadrés par Adrien Zeller et Guy-Dominique Kennel, partant à la recherche d’une potion magique préparée par le duo Simon Morgenthaler - Hubert Maetz. Tous les moyens sont bons pour revenir dans la course, même si la sauce est aigre-douce.! Robert Grossmann (Denis Germain) en change de couleur, est rebaptisé Robak Grossbama puis nous offre une interprétation magistrale de « I feel good ». Splendide !
Les sketches se suivent dans un rythme rapide, alternant avec des chansons magistralement appuyées par les musiciens de la bande à Michel Ott. Entre les spermatozoïdes en quête de fertilité, les prisons pour mineurs délinquants de Rachida, l’avenir de la commune d’Entzheim sans avions, la vie éco-responsable sans sexe ou encore la crise de l’automobile, ce sont deux heures et demie de spectacle ininterrompu, la salle étant littéralement secouée par des explosions de rires.
Si le premier fil conducteur est celui de la crise, le second est constitué par la lecture oblique de divers évènements, via le truchement d’un écran géant de télévision, dans lequel apparaissent les comédiens. Les raccords sont habiles et chaque mot est pesé, l’information et la démocratie sont en danger : la nomination du directeur de la chaîne publique, la télévision de proximité vide de sens, la disparition de la publicité sur les chaînes publiques, l’invasion systématique de la pub sur les chaînes privées, la météo spectacle, l’information et la justice face au peloton d’exécution, bâillonnées, muselées et enfin exécutées. Au jeu du pouvoir absolu, ce sont les individus et les grandes idées qui trinquent. Où sont nos voix, nos libertés et notre dignité ? Dans la salle, les rires sont francs, par moments ils sont jaunes, mais face à la crise et au spectacle parfois affligeant du pouvoir, le meilleur remède reste la corrosion, dans la gaieté et la bonne humeur.
Jeux de mots à la pelle et humour en vrac, sans limites, restent les valeurs essentielles de la Revue Scoute. Cette édition en constitue une merveilleuse illustration. Les neuf comédiens nous offrent une soirée décalée, déjantée, très drôle et piquante à souhait. Ils n’ont peur de rien et le montrent avec talent.
La Salle des Fêtes de Schiltigheim accueille, et ce jusqu’à la fin du mois de mars, la 25ème édition de la Revue Scoute. « Casse-Noisettes : I have a drame » se cale dans la droite ligne de l’aventure de la troupe et reste fidèle à son humour décapant, son esprit drôle et acide, bien ancré dans la caricature humaine et la satire politique. Le cru 2009 est excellent à tous points de vue, par le texte, la musique, la mise en scène et les costumes, sans oublier bien sûr les prestations des comédiens remontés à bloc, autant à l’aise dans leurs rôles que dans les improvisations lorsqu’elles s’imposent.
Trente ans de spectacle pour les Scouts(eh oui, déjà !), d’aucuns auraient pu croire que les sujets allaient s’épuiser à force d’être essorés, que le ressort comique allait perdre de son élasticité et s’écraser mollement... C’était compter sans cet incomparable sens de l’observation qu’ont développé les Scouts et sans les ressources fabuleuses du quotidien. Il s’agit peut-être bien là d’un cas spectaculaire de mutation génétique ? En tout état de cause, la comédie humaine, et particulièrement le monde politique, fournit à ces scrutateurs zélés une matière inépuisable, une source d’inspiration toujours fraîche et renouvelée, les pouvoirs, quels qu’ils soient, s’entêtant et s’acharnant visiblement à trouver de nouvelles formes pour commettre les mêmes erreurs. Voilà qui nous rappelle l’histoire de ce Sisyphe qui poussait un rocher vers le haut de la montagne…
Ici on écorche à tour de bras, pour notre plus grand plaisir ! L’actualité est dense et chaque jour nous apporte son lot d’incohérences. La crise, bien sûr, les querelles de nos hommes politiques locaux, et évidemment le pouvoir parisien.
D’emblée le ton est donné : des écureuils sont contaminés par des noisettes venues d’outre-Atlantique, la maladie de la finance infecte toutes les banques. La crise envahit tout : elle constitue l’un des fils conducteurs de la soirée, qui évoluera jusqu’à une véritable apothéose au cours de laquelle Denis Germain et Patricia Weller feront se lever et chanter tous les spectateurs, sans exception. Sur des airs populaires, ils dirigent un karaoké géant, avec des textes de leur cru, dénonçant cette crise qui frappe surtout les plus démunis et enrichit les très fortunés. Le lancement officiel de la crise est effectué par un couple suisse au cours d’une cérémonie officielle de présentation de toutes les délégations : celle des pauvres, des retraités, des commerçants, des traders (voués à se reconvertir en charcutiers–traideurs…), et des grosses fortunes. Une grande expérience de spectacle vivant !
Les élections municipales ont fourni nombre de sujets d’actualité. La lutte pour le contrôle de la mairie de Strasbourg en est une belle illustration. La caricature va bon train, personne n’est épargné, que ce soit Roland Ries, Robert Grossmann ou encore Catherine Trautmann. Tous les grands dossiers sont traités avec humour et dérision : les Comités de Quartier (COQ) qui veulent faire des voyages d’études au Japon (prononcé façon Weller cela donne Chapon…), l’extension de la ligne du tram jusqu’à Kehl (pour faire les courses à Aldi), la transformation de la verrière de la gare en serre aquatique (vu les infiltrations !). Sketch mémorable que celui des élus en quête de rebond de carrière, encadrés par Adrien Zeller et Guy-Dominique Kennel, partant à la recherche d’une potion magique préparée par le duo Simon Morgenthaler - Hubert Maetz. Tous les moyens sont bons pour revenir dans la course, même si la sauce est aigre-douce.! Robert Grossmann (Denis Germain) en change de couleur, est rebaptisé Robak Grossbama puis nous offre une interprétation magistrale de « I feel good ». Splendide !
Les sketches se suivent dans un rythme rapide, alternant avec des chansons magistralement appuyées par les musiciens de la bande à Michel Ott. Entre les spermatozoïdes en quête de fertilité, les prisons pour mineurs délinquants de Rachida, l’avenir de la commune d’Entzheim sans avions, la vie éco-responsable sans sexe ou encore la crise de l’automobile, ce sont deux heures et demie de spectacle ininterrompu, la salle étant littéralement secouée par des explosions de rires.
Si le premier fil conducteur est celui de la crise, le second est constitué par la lecture oblique de divers évènements, via le truchement d’un écran géant de télévision, dans lequel apparaissent les comédiens. Les raccords sont habiles et chaque mot est pesé, l’information et la démocratie sont en danger : la nomination du directeur de la chaîne publique, la télévision de proximité vide de sens, la disparition de la publicité sur les chaînes publiques, l’invasion systématique de la pub sur les chaînes privées, la météo spectacle, l’information et la justice face au peloton d’exécution, bâillonnées, muselées et enfin exécutées. Au jeu du pouvoir absolu, ce sont les individus et les grandes idées qui trinquent. Où sont nos voix, nos libertés et notre dignité ? Dans la salle, les rires sont francs, par moments ils sont jaunes, mais face à la crise et au spectacle parfois affligeant du pouvoir, le meilleur remède reste la corrosion, dans la gaieté et la bonne humeur.
Jeux de mots à la pelle et humour en vrac, sans limites, restent les valeurs essentielles de la Revue Scoute. Cette édition en constitue une merveilleuse illustration. Les neuf comédiens nous offrent une soirée décalée, déjantée, très drôle et piquante à souhait. Ils n’ont peur de rien et le montrent avec talent.
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