La Mesnie H. – Compagnie J. Bachelier présente jusqu’au 30 novembre Le Malade Imaginaire de Molière, au Théâtre de la Boîte Noire du CREPS. Un spectacle magique et drôle, interprété par des comédiens bien rôdés, exploitant toutes les facettes d’un texte et d’une langue qui sait passer du rire aux larmes, de la pitrerie à la tragédie, en deux éclats et trois sanglots. Mais pas seulement.
Argan est couché dans son lit et vérifie les factures qui lui ont été adressées par son médecin et son apothicaire. Le comptage est double : que veut-il dépenser et combien de fois s’est-il soigné ? Dans les premières minutes de la pièce, tout le personnage est posé, autour des deux grands traits qui charpentent sa personnalité : il est égoïste et hypocondriaque. Ces deux éléments seront les axes autour desquels vont tournoyer les autres protagonistes, jusqu’à ce qu’ils décident, et surtout l’une d’entre eux, à inverser le mouvement pour que le personnage soit pris à son propre jeu, entraîné par sa propre bêtise. Car c’est bien de bêtise que Molière nous parle, de bêtise humaine, aveugle, stupide et auto-asphyxiante.
Argan vérifie ses factures. Son avarice lui en fait réduire les montants. Son argent a du mal à sortir de sa bourse, contrairement à ses tripes, qui n’arrêtent pas de se vider. Cette avarice est bien un trait d’égoïsme : garder pour soi, pour en jouir tout seul. Ce thème de l’argent reviendra plus tard, à travers sa fortune, sur laquelle sa (deuxième) femme veut faire main basse, à travers la dot que paiera un parent, s’il arrive à marier sa fille à Thomas Diafoirus.
Argan compte ses factures. Combien de fois a-t-il été soigné, combien de remèdes lui a-t-on administré ? Il juge de la qualité de son médecin au nombre de ses interventions. Et c’est là que se trouve la belle articulation : il n’y a que lorsqu’on se soigne que l’on est en bonne santé ! Donc, plus je me soigne, mieux je me porte ! Cette fausse hypothèse construit toute la maladie imaginaire d’Argan et c’est à partir de cette absurdité qu’il veut faire marcher son petit monde.
Sa fille doit épouser Thomas Diafoirus, fils de médecin et futur médecin, pourtant son cœur est déjà pris. Argan veut un gendre qui puisse le soigner. Si elle refuse, il est prêt à la sacrifier et à l’enfermer au couvent. Derrière ce chantage, Molière dénonce les mœurs d’une époque. Argan ignore cependant que sa femme le trompe avec… son propre médecin, et n’attend qu’une chose, récupérer sa fortune. Molière utilise là l’un de ses leviers favoris : se moquer pour mieux montrer du doigt. Sa pièce fonctionne comme un révélateur.
Heureusement, le grain de sable dans le beau mécanisme arrive avec Toinette la servante, impertinente et révoltée, manipulatrice à souhait. Elle ne veut pas de ce mariage et confond la femme adultère. Mais la fête ne sera entière que lorsqu’Argan, pour être sûr d’être suffisamment soigné et malade assez, décidera d’être docteur pour mieux s’occuper de soi-même. Sa fille n’entrera pas en religion, mais lui en médecine. Molière se moque des médecins ignares et prétentieux, qui tuent plus qu’ils ne soignent : « …presque tous les hommes meurent de leurs remèdes et non de leurs maladies… » Derrière la farce, c’est encore la réalité de son époque qu’il dépeint.
Cette pièce, qui fut aussi la dernière que joua son auteur, va au-delà de la comédie. A travers Le Malade Imaginaire, Molière se rebiffe face au monde des médecins qu’il doit connaître pour avoir été « soigné », mais pas avec le résultat escompté. C’est une énorme bouffonnerie, une partie de rigolade qui oppose des personnages grotesques et ridicules, un immense rire qui va jusqu’aux larmes… du désespoir, car derrière tout cela se profile une ombre de souffrance et de mort.
La Compagnie de Jacques Bachelier nous offre là un spectacle haut en couleurs, en bruitages et éclats de rire. Les comédiens nous proposent un Malade Imaginaire avec des traits contemporains (l’égoïste et l’hypocondriaque ne sont pas l’apanage d’une époque) dans une interprétation vivante et dynamique, avec un sens aigu du texte. Une mention particulière à Bruno Journée, inoubliable notaire mafieux-veste crème-chaussures en croco et lunettes à paillettes, à Raphael Scheer, Argan flamboyant et pitoyable et à Agathe Munsch, Toinette accorte et pétillante, malicieuse à l’envie, très à l’aise dans un rôle dont elle fait briller toutes les facettes.
Argan est couché dans son lit et vérifie les factures qui lui ont été adressées par son médecin et son apothicaire. Le comptage est double : que veut-il dépenser et combien de fois s’est-il soigné ? Dans les premières minutes de la pièce, tout le personnage est posé, autour des deux grands traits qui charpentent sa personnalité : il est égoïste et hypocondriaque. Ces deux éléments seront les axes autour desquels vont tournoyer les autres protagonistes, jusqu’à ce qu’ils décident, et surtout l’une d’entre eux, à inverser le mouvement pour que le personnage soit pris à son propre jeu, entraîné par sa propre bêtise. Car c’est bien de bêtise que Molière nous parle, de bêtise humaine, aveugle, stupide et auto-asphyxiante.
Argan vérifie ses factures. Son avarice lui en fait réduire les montants. Son argent a du mal à sortir de sa bourse, contrairement à ses tripes, qui n’arrêtent pas de se vider. Cette avarice est bien un trait d’égoïsme : garder pour soi, pour en jouir tout seul. Ce thème de l’argent reviendra plus tard, à travers sa fortune, sur laquelle sa (deuxième) femme veut faire main basse, à travers la dot que paiera un parent, s’il arrive à marier sa fille à Thomas Diafoirus.
Argan compte ses factures. Combien de fois a-t-il été soigné, combien de remèdes lui a-t-on administré ? Il juge de la qualité de son médecin au nombre de ses interventions. Et c’est là que se trouve la belle articulation : il n’y a que lorsqu’on se soigne que l’on est en bonne santé ! Donc, plus je me soigne, mieux je me porte ! Cette fausse hypothèse construit toute la maladie imaginaire d’Argan et c’est à partir de cette absurdité qu’il veut faire marcher son petit monde.
Sa fille doit épouser Thomas Diafoirus, fils de médecin et futur médecin, pourtant son cœur est déjà pris. Argan veut un gendre qui puisse le soigner. Si elle refuse, il est prêt à la sacrifier et à l’enfermer au couvent. Derrière ce chantage, Molière dénonce les mœurs d’une époque. Argan ignore cependant que sa femme le trompe avec… son propre médecin, et n’attend qu’une chose, récupérer sa fortune. Molière utilise là l’un de ses leviers favoris : se moquer pour mieux montrer du doigt. Sa pièce fonctionne comme un révélateur.
Heureusement, le grain de sable dans le beau mécanisme arrive avec Toinette la servante, impertinente et révoltée, manipulatrice à souhait. Elle ne veut pas de ce mariage et confond la femme adultère. Mais la fête ne sera entière que lorsqu’Argan, pour être sûr d’être suffisamment soigné et malade assez, décidera d’être docteur pour mieux s’occuper de soi-même. Sa fille n’entrera pas en religion, mais lui en médecine. Molière se moque des médecins ignares et prétentieux, qui tuent plus qu’ils ne soignent : « …presque tous les hommes meurent de leurs remèdes et non de leurs maladies… » Derrière la farce, c’est encore la réalité de son époque qu’il dépeint.
Cette pièce, qui fut aussi la dernière que joua son auteur, va au-delà de la comédie. A travers Le Malade Imaginaire, Molière se rebiffe face au monde des médecins qu’il doit connaître pour avoir été « soigné », mais pas avec le résultat escompté. C’est une énorme bouffonnerie, une partie de rigolade qui oppose des personnages grotesques et ridicules, un immense rire qui va jusqu’aux larmes… du désespoir, car derrière tout cela se profile une ombre de souffrance et de mort.
La Compagnie de Jacques Bachelier nous offre là un spectacle haut en couleurs, en bruitages et éclats de rire. Les comédiens nous proposent un Malade Imaginaire avec des traits contemporains (l’égoïste et l’hypocondriaque ne sont pas l’apanage d’une époque) dans une interprétation vivante et dynamique, avec un sens aigu du texte. Une mention particulière à Bruno Journée, inoubliable notaire mafieux-veste crème-chaussures en croco et lunettes à paillettes, à Raphael Scheer, Argan flamboyant et pitoyable et à Agathe Munsch, Toinette accorte et pétillante, malicieuse à l’envie, très à l’aise dans un rôle dont elle fait briller toutes les facettes.
Nikosan est attiré par l’Extrême Orient : la Chine et surtout le Japon ont sur lui un incroyable effet magnétique. Il a intégré les influences du zen et ses pas le mènent sur la Voie du Thé, le chado. On se souvient de l’exposition strasbourgeoise, « Le Souffle du Thé », où il nous avait proposé une vision très personnelle de sa boisson favorite, au travers d’un graphisme épuré et extrêmement travaillé, Les théières et bols y côtoyaient d’improbables personnages, dans des mises en scène rappelant fortement les estampes japonaises, les images du monde flottant.
A travers « Tokyo Street », Nikosan montre une société qui fait le grand écart entre un monde de traditions, de sérénité, et un univers en mouvement, en course constante, au stress permanent. Le Japon éternel et immobile est opposé à la société contemporaine, la place de l’homme y est toujours importante, mais dans le second cas, il subit plus qu’il ne maîtrise. La radicalité du noir et blanc, le traitement graphique des scènes renvoient à la bande dessinée.et accentue la sensation de dureté des scènes évoquées. Les personnages semblent impersonnels, sans âme, se côtoyant sans échanges et sans chaleur. Par ses tableaux Nikosan interroge la société japonaise et le sens du progrès en l’opposant suggestivement à son propre passé et à ses traditions. Derrière une expression d’aspect très contemporain, il nous propose une caricature réaliste, renvoyant aux contradictions d’une société qui veut aller en avant, rapidement, mais tout en essayant par moments de rester immobile.


La présentation des petits plateaux est travaillée sur le plan visuel. Le matériel utilisé est de qualité. On est presque étonné de voir si peu de thés à la carte : gyokuru, sencha, bancha, bancha hojicha, genmaïcha et bien sûr matcha. Je m'attendais a y croiser quelques crus de Shizuoka ou de Fuji, quelques crus de sencha ou de kabuse, mais non, le choix suit le choix de l'esthétique : il est épuré. Ceci dit, et cela intéressera les gourmands, le chocolat au matcha est beau et délicieux.
Le moment passé était fort agréable et nous l'avons apprécié jusque dans les moindres détails.





Nous avions tout prévu : un petit casse-croûte et surtout une thermos d'eau très chaude, des tasses, un zhong et bien sûr du thé ! En l'occurence, notre choix s'était dirigé vers un Assam (Inde) Halmari Second Flush 2008.