Adam et Eve (publié dans Hebdoscope N°986 du 4 février 2009
Le Théâtre de la Gaîté Montparnasse a présenté dans la salle du Petit Montparnasse « Adam et Eve », une pièce de Louis-Michel Colla et Myriam Ullens, dans une mise en scène signée Eric Théobald. Du théâtre de boulevard, enlevé et preste, un texte léger à souhait, c'est-à-dire traitant son sujet avec drôlerie et humour, voire pitrerie et bouffonnerie, une brochette de comédiens efficaces et bien impliqués. Tout ici est réuni pour nous faire passer un excellent moment, les rires secouant la salle le montrant, à l’évidence.
Parmi les cinq comédiens à l’affiche, il n’aura échappé à personne la présence de Didier Gustin, en tête d’affiche. Le comique y tient le rôle de Franck Adam, charcutier-traiteur de son état, mais aussi mari jaloux et possessif. Persuadé que sa femme le trompe, il se rend dans un appartement dont il a trouvé l’adresse et la clé dans la sac de son épouse et y rencontre Eve de Spéville, journaliste mondaine (Fabienne Galloux), présente en ces lieux pour les mêmes raisons, celle-ci soupçonnant son mari d’adultère. La réalité est, évidemment, bien différente, puisque ce sont leurs enfants respectifs qui se donnent rendez-vous ici, en l’occurrence dans le studio d’un copain, pour y conjuguer amourette et galipettes. Empruntant les affaires de leurs parents, ils ont fourni à travers l’oubli des clés, le motif des soupçons pesant sur les époux innocents. Le quiproquo est classique, mais il suffit à fournir le prétexte à une écriture qui va en tirer largement profit. Les comédiens se télescopent, chacun voulant prendre l’autre sur le fait, le seul moyen que trouve le charcutier de confondre sa femme étant de feindre une liaison avec cette journaliste inconnue. Mais rendre la monnaie de sa pièce n’est pas du goût de celle-ci, l’idée de la fausse liaison amoureuse lui inspirant plutôt du dégoût, les deux personnages ne partageant visiblement pas les mêmes valeurs. Autant l’un est épais et direct, autant la seconde est prude et coincée. S’en suivent une succession de scènes, entre la chambre, la salle de bain et l’inévitable placard, lieu incontournable et cachette utile à tous, surtout lorsqu’il recèle une panoplie de déguisements qui en ajoutent encore au comique. La pièce est menée tambour battant, dans un rythme rapide et enlevé laissant à peine le temps aux spectateurs de reprendre leur souffle entre deux éclats de rire.
Didier Gustin tient sa place avec une belle justesse, sans accaparer l’affiche. Visiblement, il trouve beaucoup de plaisir dans son rôle et n’hésite pas à y investir sa belle énergie. En raison sans doute de sa très grande expérience du one-man show, on sent que le comique se contrôle pour rester au près de son texte et de son jeu, même si par ailleurs, il s’autorise parfois à quelque improvisation, avec un naturel et une facilité évidente. A ses côtés on découvre Fabienne Galloux (Eve de Spéville), une comédienne accomplie, dont le charme n’est égalé que par la qualité de l’interprétation. Quelle énergie et quelle palette de jeux, que ce soit dans la voix, les attitudes ou la splendide expressivité. Nul doute qu’on reparlera d’elle, sa présence étant le signe d’une indéniable valeur et sans nul doute d’un travail long et sérieux. Encore bravo !
Les rôles des grands enfants turbulents sont tenus par Maud Forget, Raphaël Tilliette et Thomas Sagols. Partageant l’énergie de la jeunesse, ils apportent leur fraîcheur et leur vivacité à la pièce. Ces trois là occupent la scène avec une belle aisance et savent tirer parti de tout ce que le texte leur propose, parfois même avec audace.
La pièce est un régal, la surprise comique nous attend à chaque réplique, dans chaque situation. On rit franchement et fort, le texte est drôle, les comédiens superbes.
Le Théâtre de la Gaîté Montparnasse a présenté dans la salle du Petit Montparnasse « Adam et Eve », une pièce de Louis-Michel Colla et Myriam Ullens, dans une mise en scène signée Eric Théobald. Du théâtre de boulevard, enlevé et preste, un texte léger à souhait, c'est-à-dire traitant son sujet avec drôlerie et humour, voire pitrerie et bouffonnerie, une brochette de comédiens efficaces et bien impliqués. Tout ici est réuni pour nous faire passer un excellent moment, les rires secouant la salle le montrant, à l’évidence.
Parmi les cinq comédiens à l’affiche, il n’aura échappé à personne la présence de Didier Gustin, en tête d’affiche. Le comique y tient le rôle de Franck Adam, charcutier-traiteur de son état, mais aussi mari jaloux et possessif. Persuadé que sa femme le trompe, il se rend dans un appartement dont il a trouvé l’adresse et la clé dans la sac de son épouse et y rencontre Eve de Spéville, journaliste mondaine (Fabienne Galloux), présente en ces lieux pour les mêmes raisons, celle-ci soupçonnant son mari d’adultère. La réalité est, évidemment, bien différente, puisque ce sont leurs enfants respectifs qui se donnent rendez-vous ici, en l’occurrence dans le studio d’un copain, pour y conjuguer amourette et galipettes. Empruntant les affaires de leurs parents, ils ont fourni à travers l’oubli des clés, le motif des soupçons pesant sur les époux innocents. Le quiproquo est classique, mais il suffit à fournir le prétexte à une écriture qui va en tirer largement profit. Les comédiens se télescopent, chacun voulant prendre l’autre sur le fait, le seul moyen que trouve le charcutier de confondre sa femme étant de feindre une liaison avec cette journaliste inconnue. Mais rendre la monnaie de sa pièce n’est pas du goût de celle-ci, l’idée de la fausse liaison amoureuse lui inspirant plutôt du dégoût, les deux personnages ne partageant visiblement pas les mêmes valeurs. Autant l’un est épais et direct, autant la seconde est prude et coincée. S’en suivent une succession de scènes, entre la chambre, la salle de bain et l’inévitable placard, lieu incontournable et cachette utile à tous, surtout lorsqu’il recèle une panoplie de déguisements qui en ajoutent encore au comique. La pièce est menée tambour battant, dans un rythme rapide et enlevé laissant à peine le temps aux spectateurs de reprendre leur souffle entre deux éclats de rire.
Didier Gustin tient sa place avec une belle justesse, sans accaparer l’affiche. Visiblement, il trouve beaucoup de plaisir dans son rôle et n’hésite pas à y investir sa belle énergie. En raison sans doute de sa très grande expérience du one-man show, on sent que le comique se contrôle pour rester au près de son texte et de son jeu, même si par ailleurs, il s’autorise parfois à quelque improvisation, avec un naturel et une facilité évidente. A ses côtés on découvre Fabienne Galloux (Eve de Spéville), une comédienne accomplie, dont le charme n’est égalé que par la qualité de l’interprétation. Quelle énergie et quelle palette de jeux, que ce soit dans la voix, les attitudes ou la splendide expressivité. Nul doute qu’on reparlera d’elle, sa présence étant le signe d’une indéniable valeur et sans nul doute d’un travail long et sérieux. Encore bravo !
Les rôles des grands enfants turbulents sont tenus par Maud Forget, Raphaël Tilliette et Thomas Sagols. Partageant l’énergie de la jeunesse, ils apportent leur fraîcheur et leur vivacité à la pièce. Ces trois là occupent la scène avec une belle aisance et savent tirer parti de tout ce que le texte leur propose, parfois même avec audace.
La pièce est un régal, la surprise comique nous attend à chaque réplique, dans chaque situation. On rit franchement et fort, le texte est drôle, les comédiens superbes.
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